Imanita- Après l'avortement

Oui mes poussins, un nouveau petit (tout petit -_-) OS, parce que j'avais le temps et l'envie de faire quelque chose depuis un moment, et qu'en relisant l'episode de Tiz' hier, cette scene a capté mon intention heureux

Bon cela dit ce n'est pas aussi bien fait que ce que je voulais faire, mais c'est juste un petit truc vite fait, en attendant que je fasse un OS plus long et avec plus d'evenements!!
Comme vous l'aurez surement compris, on va aller faire un petit tour dans la tête d'Imanita quand elle se reveille à l'hopital, juste apres son avortement (oui, c'est tres joyeux -_-)

Imanita - Après l'avortement

« … plus aucun danger, elle ira mieux dans quelque jours »
Ce sont les mots qui me parviennent alors que je reprends lentement conscience de ce qui m’entoure. Les yeux toujours fermés, j’essaie de me convaincre que cette journée n’était qu’un mauvais rêve. Malheureusement, l’odeur trop connue de l’hôpital et la douleur lancinante dans mon bas-ventre ne laissent aucun doute sur la réalité des faits. Je passe fébrilement ma main sur mon ventre, comme si j’espérais sentir bouger mon bébé, avec l’espoir soudain et insensé d’avoir échoué dans ma tentative d’avortement. Mais une image s’impose brutalement à mon esprit : les gouttes de sang maculant le marbre blanc de la salle de bains, rapidement transformées en un flot continu, brouillant ma vue, faisant fléchir mes jambes, et empêchant le moindre appel au secours, le moindre son de sortir de ma bouche.
Je détourne la tête, comme pour échapper à cette pensée et à ses conséquences, et je regrette aussitôt mon geste. Outre la douleur qui s’exacerbe, c’est surtout la vision de mon père assis en face de moi, le visage entre les mains qui me serre le coeur.
Presque au même moment, il relève la tête, et je suis encore plus bouleversée par son regard. Bouleversée parce que je ne l’avais jamais vu pleurer avant, et qu’à cet instant précis, ces yeux si semblables aux miens reflètent tout le désespoir que je ressens, en pire. J’entrevois toutes les questions qu’il se pose, se remettant en cause, se reprochant de n’avoir rien vu venir, se demandant ce qu’il avait raté dans l’éducation de sa fille unique, et à quel moment les événements avaient pris une telle tournure. J’entrevois une lueur de fatalité, comme s’il s’était douté que les choses allaient finir de cette façon, à un moment ou à un autre, et je comprends soudain son ancienne obstination à vouloir m’éloigner à tout prix de Wisteria Lane.
Je sens les larmes me monter aux yeux, et je les referme instantanément, trop peinée ou trop lâche pour regarder en face tout le mal que je fais subir à cet homme qui m’a tout donné. Comment peut-on décevoir aussi systématiquement quelqu’un que l’on aime autant, qui a fait dépendre tout son bonheur du votre ?
- Papa…
Je voudrais simplement pouvoir lui expliquer, me justifier, lui dire à quel point je suis désolée… Mais pour quelle raison exactement ? Pour les mensonges ou le faux mariage? La fuite en Italie ou les rapports non protégés? L’avortement ou le fait d’avoir risqué aussi impunément ma vie ? Désolée d’être à moi seule le cauchemar absolu de tout père ?
Je perçois un mouvement dans la pièce, le pas de mon père qui se rapproche, et je ferme les yeux encore plus fort, la main crispée sur mon ventre. Il reste debout devant mon lit d’hôpital pendant quelques instants, et j’ose à peine respirer, comme si cela allait subitement provoquer sa colère. Il se rapproche, et je sens son hésitation avant qu’il ne dépose un bref baiser sur mon front, sans un mot.

La porte se referme doucement derrière lui, et je respire profondément, refusant encore une fois de céder aux larmes. Je n’ai pas le droit pleurer, pas quand je me suis montrée aussi négligente deux nuits de suite, pas quand j’ai sciemment décidé de tuer ce bébé avant sa naissance, pas quand suis la seule responsable de mes actes.
Je fixe le plafond de la chambre, perdant toute notion du temps, concentrée afin d’éviter de sombrer dans mes pensées. La porte s’ouvre à nouveau, et je me retrouve incapable de comprendre et d’expliquer le flot désordonné de sentiments qui me traversent au même moment. Car alors que Tiziano avance vers moi, dégoût, soulagement, douleur, honte et colère se mêlent dans mon esprit avec une même intensité. Il s’assoit à coté de moi et pose ce ridicule papillon sur ma poitrine, me renvoyant à la figure toute la mièvrerie et la naïveté dont j’ai pu faire preuve encore la veille. Comment ai-je pu penser ne serait-ce qu’un instant que lui et moi aurions pu former un tout, une véritable famille ?
Je tressaillis un instant alors que sa main chaude entoure mes doigts glacés, et ma propre stupidité me dégoûte.
- Tu vois… Je suis là…, me dit-il doucement. Je sais c’est un peu tard mais… Je suis qu’un petit con, toujours en retard…
Un peu tard ? Je me tourne pour lui faire face, et avisant de son sourire qui se veut rassurant, je me sens prise d’une irrésistible envie de le frapper et de l’insulter, encore et encore, jusqu’à ce qu’il ressente à son tour tout ce que je suis en train d’endurer. Comment ose t-il me dire ça et me regarder dans les yeux, alors que je sais qu’il s’envoie en l’air avec Ciane ? Qu’est ce qu’il croit, que je vais fondre en larmes devant ses yeux rouges, son ton condescendant et son air faussement malheureux, que j’ai besoin de lui ?
Je me méprise, car malgré toute l’amertume et la colère, au fond je suis soulagée qu’il soit encore là à mes cotés, malgré tout ce que j’ai fait, malgré tout ce qu’il a fait, car il ne me mérite pas, et je ne le mérite pas non plus.
- Dégage.
Je m’entends lâcher cet unique mot d’une voix froide, coupante, et je sens ses doigts se resserrer contre les miens, comme pour essayer de me dissuader. Pendant un instant, je suis tentée de ne pas résister davantage et de profiter de ce moment, main dans la main pour repartir à zéro, mais je le revois embrassant Ciane, touchant Ciane, et je dégage brusquement ma main, comme électrisée. Je me remets à fixer le plafond, comme avant qu’il n’arrive, comme s’il n’etait dejà plus là.
Ce n’est que quand j’entends la porte se fermer que je m’autorise une larme silencieuse, puis deux…

Déjà d'une, il faut absolument que je change cet affreux fond sombre et ce texte blanc, c'est à peine si je vois ce que j'écris sur mon clavier à cause du texte encore imprimé sur ma rétine >.<

De deux

! C'est juste un petit texte sublime, gorgé d'émotion ! Tellement Ima, tellement logique à un moment comme celui-ci.J'adore le fait que tu aies utilisé la 1ère personne. Je trouve ça vraiment sublime. Et je te le redis parce que je ne le dirais jamais assez, j'adore ta plume, tu devrais vraiment écrire plus souvent ^^
Merci pour ce petit OS et ravi que tu es enfin pu trouver l'inspiration Kkisu

Un seul mot me vient à l'esprit : MAGNIFIQUE! Comme nous le disons depuis longtemps, Ima tu as vraiment un don pour l'écriture... A part le titre évidemment!

Il suffit de créer des situation tristes, dramatiques pour mieux cerner les personnages. J'ai l'impression quand j' ai écrit ce passage de l'épisode, j'imaginais à peu près ce que tu as écrit dans la tête d'Ima... Je sais pas si je suis très clair là mais bon voilà.

Félicitations Ima pour ce petit texte tout en douceur, en sentiments contradictoires qui font d'Ima et Tiz' un couple attachant, atypique... et je pense qu'ils n'ont pas fini de se chercher encore et encore!!!! Et vont nous réserver toujours de belles surprises!!!

Sinon, I laisse toi aller et livre nous des O.S aussi souvent que tu le souhaites parce que nous on se régale!

J'ai vraiment de la chance d'être entourée de 3 écrivains aussi doués ! Je vois tout à fait ce qu'Ima a pu ressentir à ce moment, ces sentiments contradictoires... Tu as superbement décrit cela dans cet O.S. Ima, et je ne peux que t'en féliciter. Les garçons ont raison, tu devrais écrire plus souvent !